Méthodologie

En lien avec les valeurs qui sous-tendent notre travail :

  1. Nous favorisons la création de liens de bientraitance et de résilience.

Chaque bénéficiaire est en effet accueilli avec son bagage de vie ; ses croyances, ses valeurs, ses souffrances, ses rêves et aspirations, ses peurs et ses résonances… ses ressources également. Car les considérer dans sa globalité de vie c’est le respecter et l’accompagner à se développer, à déployer petit à petit son potentiel à renforcer ses ailes pour voyager au travers de la vie.

  1. Nous accompagnons les bénéficiaires à donner du sens à leur existence, à reconstituer et à inscrire leur histoire de vie sur la ligne du temps : passé, présent et avenir.

Nous travaillons sur l’articulation de trois temps fondamentaux :

  • La ré-appropriation de sa vie et de son passé
  • La vie dans l’ici et le maintenant
  • Les projets de vie… futures

Ces trois axes de travail ne se succèdent pas dans un ordre chronologique et linéaire. Mais s’interpénètrent et se complètent au fil du temps.

Nous accompagnons chaque bénéficiaire à construire la narration de leur vie de manière à ce qu’ils puissent mieux vivre avec et de manière à ce qu’elle les mène dans un processus évolutif et vivifiant.

  1. Nous construisons avec les bénéficiaires des projets individuels.

Chaque expérience est une occasion de s’étonner de soi, d’apprendre et de se surprendre mais aussi de se mettre en mouvement et d’enclencher le voyage vers soi.

Rechercher le sens de sa vie c’est développer le sentiment d’exister.

Au travers d’expériences multiples, nous accompagnons nos bénéficiaires à développer une vie de qualité et ce fameux sentiment d’exister.

  1. Nous favorisons la mobilisation des ressources familiales, amicales, affectives et institutionnelles du bénéficiaire.

L’approche systémique offre un outil précieux pour gérer le travail avec les familles des bénéficiaires, car elle permet de mobiliser les ressources familiales, ingrédient indispensable à notre travail. C’est volontairement que nous choisissons le terme « famille », et non seulement « parents » car la fratrie (ou tout autre membre de la famille), nous le savons, peut être une ressource importante pour la personne déficiente, qu’elle soit présente ou non lors de nos rencontres.

Les différentes formes de famille sont prises en compte (familles plurielles : familles d’origine, familles recomposées, familles d’accueil, familles de cœur…) sans hiérarchiser leur importance.

La famille et son histoire nous permet bien souvent de mieux comprendre le sens du comportement du bénéficiaire, ce qu’il met en scène et en acte, au sein de l’institution. Nous découvrons les valeurs, les croyances, la culture de la famille. Nous pouvons dès lors accompagner le bénéficiaire dans son évolution en légitimant son vécu et en l’accompagnant à évoluer doucement et harmonieusement en lui évitant des conflits de loyautés.

La famille a une connaissance unique du bénéficiaire : enclencher un processus de mobilisation des compétences de chacun est extrêmement important et gage de davantage de « réussites ».

Le bénéficiaire est à l’intersection d’au moins deux systèmes : la famille et l’institution (que sa famille soit matériellement présente ou non). Il doit apprendre à vivre avec ces systèmes différents, sans être écartelé entre ceux-ci.

Nous devons éviter les phénomènes classiques de compétitions au profit d’une collaboration créative, même si nos finalités, nos méthodologies, nos croyances sont quelquefois différentes. Nous définissons avec la famille les modalités de nos rencontres. Nous proposons toutefois de nous rencontrer au moins une fois tous les trois mois, en alternance dans le lieu de vie de la famille et à l’institution, lieu de vie du bénéficiaire.

La responsable pédagogique centralise ce travail avec l’éducateur référent.

  1. Nous favorisons le partenariat avec les services extérieurs.

La Passerelle ne prétend pas répondre à tous les besoins des bénéficiaires, elle ne se substitue pas aux services existants, mais elle se veut complémentaire et favorise l’ouverture de ses portes sur le monde et complète ses ressources par les ressources de l’environnement.

  1. Nous développons des actions éducatives, mais aussi des interventions thérapeutiques.

Nous accompagnons les bénéficiaires à apprendre à gérer leur vie au quotidien et à acquérir des compétences pratiques pour s’assumer davantage.

Mais nous développons aussi des interventions thérapeutiques dans le sens où nous aidons le bénéficiaire et/ou sa famille à mieux se comprendre et à assumer et développer son projet de vie de façon réaliste et dans le respect des grandes lois de la société humaine.

Nous nous adressons au psychisme du bénéficiaire et/ou de sa famille pour mieux le comprendre et/ou en améliorer le fonctionnement. Nous ne pratiquons pas de thérapie familiale, le contexte institutionnel ne le permet pas et la demande n’est pas celle-là.

Mais nous accompagnons les bénéficiaires à chercher leur intériorité. Nous nous adressons fondamentalement à eux : « Quel sens pourrait-il y avoir à ce que tu dis ou fais ? Que vis-tu ? Que veux-tu ? Qu’espères-tu ? Quelle est ta souffrance ? Comment la représenterais-tu ?… »

Nous accompagnons les bénéficiaires à exprimer leurs souffrances et, malgré elles, à tenter de vivre au sens propre du terme.

Nous travaillons sur des problématiques complexes, comme la maltraitance, les abus sexuels… Nous devons prendre en compte la déficience intellectuelle et adapter nos approches aux capacités des personnes que nous accueillons.

Nous proposons aux bénéficiaires différentes techniques pour les aider à mettre leurs maux en mots et en scène, pour prendre de la distance avec leurs souffrances :

  • le dessin,
  • le roman familial,
  • le génosociogramme,
  • le conte créatif,
  • les objets flottants,
  • les jeux de rôle,
  • le modelage,

Ces techniques et interventions ne s’improvisent pas et nécessitent un processus de formation continuée et de fréquentes supervisions.